Sonntag, 26. August 2012

Guillaume Apollinaires 132. Geburtstag

Guillaume Apollinaire (eigentlich Wilhelm Albert Vladimir Apollinaris de Wąż-Kostrowicki),  26.8.1880 - 9.11.1918, war ein französischer Autor italienisch-polnischer Abstammung. Vor allem seine Lyrik gehört zur bedeutendsten französischen Literatur zu Beginn des 20. Jahrhunderts.

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Guillaume Apollinaire - Seite (französisch)



Je pense à toi

Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne
Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne

Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons
Les canonniers s'en vont dans l'ombre lourds et prompts

Mais près de toi je vois sans cesse ton image
Ta bouche est la blessure ardente du courage

Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta voix
Quand je suis à cheval tu trottes près de moi

Nos 75 sont gracieux comme ton corps
Et tes cheveux sont fauves comme le feu d'un obus
qui éclate au nord

Je t'aime tes mains et mes souvenirs
Font sonner à toute heure une heureuse fanfare
Des soleils tour à tour se prennent à hennir
Nous sommes les bat-flanc sur qui ruent les étoiles.



La Chanson Du Malaime

Un soir de demi-brume à Londres
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu'il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte

Je suivis ce mauvais garçon
Qui sifflotait mains dans les poches
Nous semblions entre les maisons
Onde ouverte de la mer Rouge
Lui les Hébreux moi Pharaon

Qui tombent ces vagues de briques
Si tu ne fus pas bien aimée
Je suis le souverain d'Egypte
Sa sœur-épouse son armée
Si tu n'es pas l'amour unique.







Marie

Vous y dansiez petite fille
Y danserez-vous mère-grand
C'est la maclotte qui sautille
Toutes les cloches sonneront
Quand donc reviendrez-vous Marie

Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu'elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieux

Les brebis s'en vont dans la neige
Flocons de laine et ceux d'argent
Des soldats passent et que n'ai-je
Un cœur moi ce cœur changeant
Changeant et puis encor que sais-je

Sais-je où s'en iront tes cheveux
Crépus comme mer qui moutonne
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles d'automne
Qui jonchent aussi nos aveux

Je passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine.


Le Pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine


Chant de l'horizon en Champagne

    À M. Joseph Granié.

    Voici le tétin rose de l'euphorbe verruquée
    Voici le nez des soldats invisibles
    Moi l'horizon invisible je chante
    Que les civils et les femmes écoutent ces chansons
    Et voici d'abord la cantilène du brancardier blessé

        Le sol est blanc la nuit l'azure
        Saigne la crucifixion
        Tandis que saigne la blessure
        Du soldat de Promission

        Un chien jappait l'obus miaule
        La lueur muette a jailli
        À savoir si la guerre est drôle
        Les masques n'ont pas tressailli

        Mais quel fou rire sous le masque
        Blancheur éternelle d'ici
        Où la colombe porte un casque
        Et l'acier s'envole aussi

    Je suis seul sur le champ de bataille
    Je suis la tranchée blanche le bois vert et roux
    L'obus miaule
    Je te tuerai
    Animez-vous fantassins à passepoil jaune
    Grands artilleurs roux comme des taupes
    Bleu-de-roi comme les golfes méditerranéens
    Veloutés de toutes les nuances du velours
    Ou mauves encore ou bleu-horizon comme les autres
    Ou déteints
    Venez le pot en tête
    Debout fusée éclairante
    Danse grenadier en agitant tes pommes de pin
    Alidades des triangles de visée pointez-vous sur les lueurs
    Creusez des trous enfants de 20 ans creusez des trous
    Sculptez les profondeurs
    Envolez-vous essaims des avions blonds ainsi que les avettes
    Moi l'horizon je fais la roue comme un grand Paon
    Écoutez renaître les oracles qui avaient cessé
    Le grand Pan est ressuscité
    Champagne viril qui émoustille la Champagne
    Hommes faits jeunes gens
    Caméléon des autos-canons
    Et vous classe 16
    Craquements des arrivées ou bien floraison blanche dans les cieux
    J'était content pourtant ça brûlait la paupière
    Les officiers captifs voulaient cacher leurs noms
    Œil du Breton blessé couché sur la civière
    Et qui criait aux morts aux sapins aux canons
    Priez pour moi Bon Dieu je suis le pauvre Pierre

        Boyaux et rumeur du canon
        Sur cette mer aux blanches vagues
        Fou stoïque comme Zénon
        Pilote du cœur tu zigzagues

        Petites forêts de sapins
        La nichée attend la becquée
        Pointe-t-il des nez de lapins
        Comme l'euphorbe verruquée

        Ainsi que l'euphorbe d'ici
        Le soleil à peine boutonne
        Je l'adore comme un Parsi
        Ce tout petit soleil d'automne

        Un fantassin presque un enfant
        Bleu comme le jour qui s'écoule
        Beau comme mon cœur triomphant
        Disait en mettant sa cagoule

        Tandis que nous n'y sommes pas
        Que de filles deviennent belles
        Voici l'hiver et pas à pas
        Leur beauté s'éloignera d'elles

        Ô Lueurs soudaines des tirs
        Cette beauté que j'imagine
        Faute d'avoir des souvenirs
        Tire de vous son origine

        Car elle n'est rien que l'ardeur
        De la bataille violente
        Et de la terrible lueur
        Il s'est fait une muse ardente

    Il regarde longtemps l'horizon
    Couteaux tonneaux d'eaux
    Des lanternes allumées se sont croisées
    Moi l'horizon je combattrai pour la victoire

    Je suis l'invisible qui ne peut disparaître
    Je suis comme l'onde
    Allons ouvrez les écluses que je me précipite et renverse tout

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